La cime du Cheiron
La cime du Cheiron est le premier sommet d’importance entre la mer et la haute montagne, et la vue que l’on y trouve est absolument superbe. Faire son ascension par beau temps, en empruntant toute la ligne de crête, vous donne l’impression de parcourir un véritable balcon aérien.
Du village de Coursegoules, nous prenons le sentier qui se dirige vers la chapelle Saint-Michel : quelques lacets nous conduisent ensuite sur la crête qui court du Cheiron au col de Coursegoules. Nous continuons sur le replat de la crête jusqu’au sommet du Cheiron.
L’amoureux de la nature, le rêveur, trouvera ici, dans l’âme des pierres usées par les siècles et chargées de souvenirs, de quoi draper le lieu, s’il le désire, du manteau de la poésie. Coursegoules, petit village coincé entre les rochers arides et désertiques du Cheiron, le ravin de la Cagnes naissante — qui se découvre au pied du village — et l’insolite plateau de Saint-Barnabé, ressemble à une vraie toile de maître accrochée là par quelque main divine en un décor sauvage d’une éclatante beauté.
Ici les hommes de la préhistoire avaient déjà établi un campement, ils furent les premiers à graver au cœur des pierres les toutes premières pages de notre histoire. On peut aujourd’hui contempler plusieurs enceintes celto-ligures et oppidums, elles portent témoignage de ces anciens habitats.
En passant devant la chapelle Saint-Michel, classée elle aussi monument historique, le randonneur remarquera la dalle funéraire portant une inscription romaine, preuve parmi d’autres, là aussi gravée au cœur de la pierre, que le site fut occupé par les Romains (Corsegolas, castrum de Corsegolis…).
Dans ce lieu d’une agreste et sauvage beauté, où semblent jaillir du sol les sources vives d’un pays fascinant, le randonneur, même le moins réceptif, ne pourra rester insensible aux charmes exaltants de l’endroit.